Je l'ai lu dans le métro

Will Eisner est un dessinateur que j'aime beaucoup, et pourtant je ne suis pas fan de BD. Il faut dire qu'il a traversé le XXè siècle, depuis la naissance des comics dans les années 30 jusqu'à, il y a quelques années encore, des BD plus graves comme Le complot (j'espère écrire bientôt un post là-dessus, très bon bouquin).

Et justement, Le rêveur raconte l'histoire d'un jeune Will Eisner, à cette époque d'effervescence où le comic est sorti des revues où il était publié sous forme de feuilleton pour devenir un genre littéraire à part entière. Epoque rigolote et glorieuse où l'on croise Batman et Superman, pour les plus connus, dans un New York parsemé des maisons d'éditions en création et en faillite. Will croise des auteurs divers, aux motivations hétérogènes, et ce qui m'a particulièrement plu, ça a été de comprendre sa conception à lui dans ce bric à brac : il voulait être lu par des adultes. Effectivement, je suis adulte aujoud'hui et j'ai un grand plaisir à le lire et à regarder ses traits vifs et francs. A la fin, vous trouverez même un petit index, signe du sérieux de cet auteur méticuleux, qui fait les correspondances pour les curieux entre les personnages "fictifs" de la bande dessinée et les personnes qui ont participé en réalité la naissance de ce genre.

Ah, encore un petit détail révélateur de ce sens du détail et de la générosité de cet auteur : on trouve de petits croquis dans des coins de pages blanchesaccompagnent le lecteur jusqu'au dernier moment,en tout début et toute fin du livre.

Si vous aussi vous voulez le lire...